Un nouveau rapport majeur des Nations Unies révèle que le changement climatique affecte gravement les espèces migratrices d'animaux sauvages

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
 

Ces répercussions compromettent le rôle clé des espèces migratrices dans l'atténuation du changement climatique


L'étude « Climate change and migratory species: a review of impacts, conservation actions, indicators and ecosystem services » (Changement climatique et espèces migratrices : un examen des impacts, des actions de conservation, des indicateurs et des services écosystémiques) est publiée à l'adresse suivante :   https://jncc.gov.uk/climate-migratory-species-report/


Dubaï, 10 décembre 2023 – Le changement climatique exerce déjà des impacts catastrophiques sur de nombreux animaux migrateurs et sur leur capacité à fournir des services écosystémiques vitaux à l'humanité, selon un nouveau rapport majeur de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS), un traité de l'ONU sur la biodiversité.

Publié aujourd'hui à l'occasion de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique à Dubaï (CCNUCC COP28), le rapport soumet que les effets directs du changement climatique sur de nombreuses espèces migratrices sont déjà visibles, notamment des déplacements de l'aire de répartition vers les pôles, des changements dans le calendrier des migrations et une réduction du succès de la reproduction et de la survie. Les espèces migratrices, parties intégrantes des écosystèmes dans lesquels elles vivent, fournissent des services écosystémiques vitaux qui permettent d'atténuer les effets du changement climatique et d'accroître la résistance aux aléas climatiques. 

L'étude souligne également qu'il est urgent d'agir maintenant pour aider les espèces migratrices vulnérables à s'adapter au changement climatique. Des actions telles que la mise en place de réseaux exhaustifs et bien reliés de zones protégées et d'autres mesures de conservation efficaces basées sur les zones sont essentielles pour soutenir le déplacement des espèces en réponse au changement climatique, tandis que des interventions humaines directes, telles que le transfert de populations vulnérables d'espèces, seront nécessaires dans certains cas.

Parmi les principales conclusions du rapport figurent les suivantes :

  • Il est prouvé que l'augmentation globale des températures a affecté la plupart des groupes d'espèces migratrices, et que ces impacts sont principalement négatifs. Par exemple, la hausse des températures entraîne des changements dans la reproduction et la survie du krill et a un impact négatif sur les mammifères marins et les oiseaux de mer qui dépendent du krill comme principale source de nourriture.
  • Il existe de fortes indications selon lesquelles le changement climatique a des répercussions sur la répartition des espèces migratrices et sur leur période de migration. Les augmentations de température, notamment, entraînent des déplacements de l’aire de répartition vers les pôles, ainsi qu’une migration et une période de reproduction précoces. Chez certaines espèces, comme les échassiers, ces changements risquent de créer un décalage entre la période de reproduction et la période pendant laquelle les espèces proie sont le plus abondantes.
  • Les événements extrêmes liés au climat, tels que les glissements de terrain, entraînent une destruction importante de l'habitat et ont déjà été observés sur certains sites de reproduction des oiseaux de mer.
  • Il existe des preuves solides que les oiseaux de mer migrateurs et les mammifères marins seront affectés par les changements des courants océaniques qui sont susceptibles de modifier la nature et le fonctionnement de nombreux écosystèmes marins et terrestres.

L'étude « Climate change and migratory species : a review of impacts, conservation actions, indicators and ecosystem services » (Changement climatique et espèces migratrices : un examen des impacts, des actions de conservation, des indicateurs et des services écosystémiques) a été commandée par le gouvernement du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord par l'intermédiaire du Joint Nature Conservation Committee (JNCC) en tant que contribution majeure au travail de la CMS sur le changement climatique, et préparée par le British Trust for Ornithology (BTO). 

“La nature est l’essence-même de nos vies : des écosystèmes, de la sécurité alimentaire et hydrique dont nous dépendons tous. Elle sous-tend également la santé de nos économies. Les difficultés posées par le changement climatique et auxquelles font face ces espèces migratrices démontrent avec force la nécessité d’une action mondiale coordonnée afin de protéger notre environnement. C’est la raison pour laquelle le Royaume-Uni joue un rôle prépondérant dans la prise de mesures visant à restaurer la nature, à mettre un terme à la perte de biodiversité et à atteindre nos objectifs ambitieux pour protéger 30% des terres et des mers d’ici à l’horizon 2030.” 

Rt Hon Steve Barclay,

Secrétaire d'État à l'environnement, à l'alimentation et aux affaires rurales du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord

Ours polaires © Sylvain Cordier 

La biodiversité diminue à l'échelle mondiale à un rythme sans précédent, et le changement climatique est l'un des principaux facteurs de cette crise. En 2021, les plus grands spécialistes mondiaux de la biodiversité et du climat ont conjointement tiré la sonnette d'alarme, déclarant que la perte de biodiversité et le changement climatique se renforcent mutuellement et qu'aucun des deux ne sera résolu avec succès si l'on ne s'attaque pas aux deux ensemble. Le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal adopté l'année dernière reconnaît que les solutions fondées sur la nature sont essentielles dans la lutte contre le changement climatique dans sa Cible 8. La conservation des espèces migratrices et de leurs habitats est une partie importante de la solution à la fois à la crise de la biodiversité et à la crise du changement climatique.

« Les espèces migratrices sont finement adaptées aux rythmes de notre planète. Elles dépendent d'un équilibre délicat, parcourant de vastes distances pour atteindre des habitats spécifiquement adaptés à leur survie et à leur reproduction. Cependant, le changement climatique perturbe gravement ces chemins critiques, modifiant les écosystèmes et la disponibilité des ressources. Cette perturbation est un signal d'alarme crucial, qui met en évidence les implications plus larges du changement climatique, non seulement pour ces espèces, mais aussi pour le réseau interconnecté de la vie sur Terre. Ce rapport souligne la nécessité d'une action mondiale immédiate et concertée pour atténuer ces impacts et protéger l'avenir des espèces migratrices. »

Amy Fraenkel, Secrétaire exécutive de la CMS

Les espèces migratrices sont importantes pour le fonctionnement des écosystèmes et l'atténuation du changement climatique, notamment lorsqu'elles constituent une part importante d'un écosystème ou se regroupent en grand nombre à certaines périodes de l'année. De nombreuses espèces migratrices sont liées au mouvement et à la dispersion des graines et des nutriments. Les grandes espèces migratrices peuvent contribuer à l'atténuation du changement climatique par la décomposition de leurs excréments, qui fixent le carbone dans le sol ou les fonds marins, ainsi que par des processus plus complexes, tels que le maintien des réseaux trophiques qui protègent les forêts ou les herbiers marins importants pour le captage du carbone. Les espèces migratrices peuvent également contribuer à l'adaptation au changement climatique en renforçant la résilience des écosystèmes. Par exemple, le guano d'oiseaux de mer augmente les nutriments disponibles pour la croissance des récifs coralliens, ce qui réduit l'érosion côtière.

Les impacts du changement climatique sur les espèces migratrices soulignent la nécessité pour les pays de coopérer sur des actions garantissant leur conservation. La CMS constitue un instrument de cette coopération, qui concerne les espèces migratrices dans l'ensemble de leur aire de répartition. En conservant les espèces migratrices et leur habitat dans le cadre de la CMS, les pays peuvent également parvenir à des solutions gagnant-gagnant et contribuer directement aux buts et objectifs du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal et de l'Accord de Paris sur le changement climatique.

« Ce rapport présente des preuves scientifiques solides montrant que le changement climatique a déjà un impact significatif sur de nombreuses espèces du monde entier dont la survie dépend de la migration. L'avenir de nombreuses espèces emblématiques est en péril. Nous leur devons de faire prendre conscience au monde entier que des solutions sont possibles, et nous appelons les gouvernements à utiliser ce rapport pour agir, en cherchant des solutions basées sur la nature qui aideront les espèces migratrices et qui pourront réduire les impacts du changement climatique. »

Professeur Colin Galbraith, ancien président du JNCC et conseiller pour le changement climatique nommé par la COP de la CMS

Le lancement de ce rapport majeur intervient avant la 14e réunion de la Conférence des Parties à la CMS, à Samarkand, en Ouzbékistan, du 12 au 17 février 2024. Cette réunion sera l'une des plus importantes rencontres mondiales sur la biodiversité depuis l'adoption du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, et abordera des priorités cruciales en matière de conservation, notamment les mesures prioritaires pour faire face au changement climatique et à ses impacts sur les espèces migratrices et leurs habitats.

 

NOUVEAU
RAPPORT

Climate Change and Migratory Species: A Review of Impacts, Conservation Actions, Indicators and Ecosytem Services

Téléchargez [EN]

Remarque à l'intention des éditeurs :

À propos de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS)

Un traité environnemental des Nations Unies, la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS) fournit une plateforme mondiale pour la conservation et l'utilisation durable des animaux migrateurs et de leurs habitats. Ce traité unique rassemble les gouvernements et les experts des espèces sauvages pour répondre aux besoins de conservation des espèces migratrices terrestres, aquatiques et aviaires et de leurs habitats dans le monde entier. Depuis l'entrée en vigueur de la Convention en 1979, le nombre de ses membres n'a cessé d'augmenter pour atteindre 132 Parties d'Afrique, d'Amérique centrale et du Sud, d'Asie, d'Europe et d'Océanie. https://www.cms.int/fr/

À propos du JNCC

Le Joint Nature Conservation Committee (JNCC) est le seul conseiller statutaire en matière de nature pour les quatre pays du Royaume-Uni. Il fournit des preuves scientifiques solides et des conseils pour aider les décideurs à traduire la science en action pour la nature afin de guider le Royaume-Uni sur la voie du développement durable.  Le JNCC travaille sur terre, dans les airs et en mer avec des partenaires dans tout le Royaume-Uni, les territoires d'outre-mer, les dépendances de la Couronne et dans le monde entier.  Depuis plus de 30 ans, l'expertise, le dévouement et les compétences du JNCC sont à la base de la conservation et du rétablissement de la nature. Pour en savoir plus sur le travail du JNCC, consultez le site www.jncc.gov.uk

À propos du BTO

Le BTO est la principale organisation caritative de recherche sur les oiseaux au Royaume-Uni et s'efforce d'assurer l'avenir des oiseaux et de la nature. Il utilise sa science, son suivi et ses données pour éclairer les bonnes décisions environnementales, en inspirant d'autres personnes par l'émerveillement des oiseaux et en leur donnant les moyens de travailler avec l'organisation. Un nombre croissant de membres et jusqu'à 60 000 ornithologues bénévoles contribuent aux enquêtes du BTO, recueillant des informations qui sous-tendent les actions de conservation au Royaume-Uni. Le BTO emploie une centaine de personnes dans ses bureaux de Thetford, Stirling, Bangor (Pays de Galles) et Belfast (Irlande du Nord), qui analysent et publient les résultats des enquêtes et des projets. Le travail du BTO est financé par les sympathisants du BTO, le gouvernement, les fiducies, l'industrie et les organisations de conservation. www.bto.org

 

Médias sociaux :

X: https://twitter.com/BonnConvention

Linkedin: https://www.linkedin.com/company/convention-migratory-species

Pour plus d'informations, veuillez contacter :

Aydin Bahramlouian, Responsable de l'information publique, Secrétariat de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, tél : 49 (0)228 815 2428, courriel : [email protected]

Sian Thomas, Co-responsable de l'équipe de communication, Joint Nature Conservation Committee (JNCC), tél : 44 (0)7717 350697, courriel :  [email protected]

 

Last updated on 10 February 2024